Parution 2006 - 16x22 - 80 pages - Prix :18 €
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  Interpellés comme chacun par une société de plus en plus fourvoyée par les mirages du virtuel, les photographes de Vertige ont décidé de poser leur regard sur l'Autre : celui qui existe bel et bien, quelque part, au bout du fil de la vie ou caché derrière un écran, de l'autre côté du monde ou de la mémoire.
L'Autre : l'éternel étranger de Camus, qui n'est pas, qui ne sera jamais ce que nous sommes.
L'Autre : le différent, que nous aimons et que nous haïssons à tour de rôle.
L'Autre : celui avec qui nous devons composer le présent, partager le monde, celui qui nous livre de manière irréversible à la multitude, mais en délimitant aussi, pour notre plus grand bonheur, les frontières incertaines de notre identité. Et accessoirement, celui que l'on désigne comme le migrant, mais qui fera peut-être voler en éclats  les  barbelés  de notre ultra-archaïque  et  ultra-moderne solitude.


  C'est un peu de cela dont parlent les photographes de Vertige : cette nébuleuse indéfinie "d'Autres" qui nous traverse et nous habite. De fait, ces images n'affirment rien, elles se veulent humbles et respectueuses des territoires qui ne sont pas les leurs. Elles interrogent plutôt : l'absent qui nous fait ou nous défait au détour d'un souvenir ; l'ami de toujours dont on découvre brusquement l'intimité comme un secret partagé depuis le premier regard ; l'ennemi, l'inconnu de la rue, l'inconnu qui nous menace et qui n'existe peut-être que dans l'obscurité de nos peurs ; cet autre encore qui se cache derrière le masque, et puis ce petit bonhomme ridicule, double pétrifié au bord des routes du destin, et le dernier de tous, l'autre qui n'existe plus, dont le peuple n'existe plus, parce que génocidé par l'intolérance absolue, la haine illimitée.
On l'aura compris, cette exposition ne prétend pas résoudre un problème vieux comme l'humanité ; elle donne simplement à voir des fragments d'attitude, des parts et des segments d'un mécanisme complexe que l'on appelle le rapport à l'autre. Que ces images soient vues comme des ponts ou des points de passages de l'un à l'autre, est le simple souhait de tous ces artistes. Mais au public de juger : car celui qui fait, le fait toujours pour quelqu'un d'autre. J.L.A
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